Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/29

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comme deux petits : grains de matiére verte. C’est, comme je l’ai déja dit, la couleur des Polypes que j’ai partagés les premiers. Ces deux parties s’étendirent le jour même que je les séparai. Elles étoient très faciles à distinguer l’une de l’autre. La premiére avoit son bout antérieur garni de ces fils déliés qui servent de pieds & de bras aux Polypes ; & la seconde n’en avoit point.

L’Extension de la premiére partie ne fut pas le seul signe de vie qu’elle donna le jour même qu’elle fut séparée de l’autre. Je lui vis remuer ses bras, & le lendemain je trouvai, la premiére fois que je la vins observer, qu’elle avoit changé de place ; & peu après je lui vis faire un pas. La seconde partie étoit étenduë comme le jour précédent, & à la même place. Je secouai un peu le verre, pour voir si elle étoit encore en vie. Ce mouvement la fit contracter ; d’où je jugeai qu’elle vivoit. Peu de tems après elle s’étendit de nouveau. Je vis les jours suivans la même chose.

Je ne regardai cependant le mouvement de ces deux moitiés du même Polype, que comme des signes d’un foible reste de vie. C’est ce que je pensois surtout par rapport à la derniére partie : car pour l’autre ; j’étois porté à croire, en supposant le Polype un Animal, que sa tête étoit au bout antérieur, comme cela est en effet. Il me paroissoit assez naturel, que la moitié qui avoit la tête & une partie du Corps pût encore vivre. Je pensai que l’opération que j’avois faite, m’étoit à son égard qu’une mutilation, qui n’avoit pas dérangé essentiellement en elle l’œconomie animale. Je comparai cette premiére partie à