Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/33

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de celle de Mr. Bonnet par une de ses lettres, & Mr. Lyonet me montra, dans son Cabinet, ses Pucerons solitaires qui multiplioient. J’eus le plaisir de voir que ces deux Messieurs, qui avoient, à l’insçu l’un de l’autre, à peu près dans le même tems, fait la même Expérience, mais sur des Pucerons d’espéce différente, étoient tous deux parvenus à découvrir un Fait d’Histoire Naturelle des plus remarquables, & qui étoit directement contraire à la régle générale admise jusqu’alors sur la génération des Animaux. Je fus curieux d’imiter l’Expérience de ces Messieurs ; & dans le tems que mes premiers Polypes coupés me faisoient voir la reproduction singuliére dont j’ai parlé, j’avois aussi des Pucerons, mis en solitude dès le moment de leur naissance, qui multiplioient. Un Fait tel que celui que présentoient ces Pucerons, ne pouvoit que m’inspirer beaucoup de défiance pour les régles générales. C’est donc ce qui augmenta la défiance qué j’avois en particulier pour celles qui rangeoient les deux propriétés que j’avois trouvées aux Polypes, sous deux classes différentes de corps organisés, sous celle des Animaux & sous celle des Plantes. Je sentois vivement, que la Nature étoit trop vaste, & trop peu connuë, pour qu’on pût décider sans témerité, que telle ou telle propriété ne se trouvoit pas dans telle ou telle classe de corps organisés. Je se tins dans la reserve, & je me contentai de travailler à pouffer mes recherches sur les Polypes, sans oser décider encore s’ils étoient des Animaux ou des Plantes.

J’ignorois alors la maniére dont les Polypes se