Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arrivée à Paris, que j’attendois avec impatience, & il accompagna cette nouvelle, d’une décision qui suffisoit seule pour me tirer de doute. Après avoir examiné les Polypes, il n’hésita pas à les ranger dans la classe des Animaux, & il leur donna le nom qu’ils portent à présent, à cause de leur ressemblance avec les Polypes de mer.

Ce fut dans le mois de Mars 1741 que Mr. de Reaumur fixa mon doute ; & au mois d’Avril suivant, je découvris aux Polypes une propriété, qui auroit fait sur moi le même effet, si cela avoit été nécessaire.

Je trouvai dans ce tems-là une nouvelle espéce de Polypes[1], du genre de ceux que j’observois depuis longtems. Peu de jours après que j’eus trouvé ces nouveaux Polypes, je les vis manger, je leur vis avaler des Vers autant & même plus longs qu’eux, je vis qu’ils les digeroient, & qu’ils s’en nourrissoient. Cela étoit certainement bien propre à persuader qu’ils étoient des Animaux.

Après avoir donné l’Histoire de la découverte de la premiére singularité que j’ai trouvée dans les Polypes, je vai rapporter, dans l’ordre qui m’a paru le plus naturel, les Observations que j’ai faites sur ces Animaux, depuis plus de trois années que je les étudie.

J’ai dit ci-dessus, que les premiers Polypes que j’ai vus, étoient fixés sur des Plantes aquatiques que j’avois tirées d’un fossé, & mises dans un grand verre plein d’eau. Il y avoit de la Lentille, une tige d’une sorte de Préle, & une Plante de Nénufar. C’étoit

  1. PL. I. Fig. 2.