Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/43

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Le chaud & le froid font sur les Polypes le même effet qu’ils produisent sur la plupart des Insectes terrestres & aquatiques. Le chaud les anime, & le froid les engourdit. Il faut cependant un degré de froid considérable pour réduire les Polypes à une parfaite inaction, il faut qu’il approche de fort près de celui de la congélation. Alors les Polypes font contractés plus ou moins, & restent tels. Mais à mesure que l’eau, dans laquelle ils sont, acquiert quelques degrés de chaleur, ils s’étendent, & ils font tous les mouvemens dont ils sont susceptibles, proportionnellement à ce degré de chaleur. Il n’est pas nécessaire que ce degré soit fort considérable pour que les Polypes s’étendent beaucoup ; il suffit que l’eau soit à peu près dans un degré tempéré, c’est-à-dire, qu’elle fasse monter le Thermomètre de Farenheidt au quarante huitiéme degré. En Eté ils s’étendent encore davantage, & plus fréquemment : mais l’effet de quelques degrés de chaleur de plus ou de moins n’est pas assez sensible pour pouvoir être marqué avec précision.

Il en est de l’extension & de la contraction des bras des Polypes, comme de l’extension & de la contraction de leur corps. Ce qu’on peut dire de la longueur de ces bras, est équivoque jusqu’à un certain point, à cause de la faculté qu’ils ont aussi, de s’arrêter à tous les degrés qui sont entre la plus grande extension & la plus grande contraction. Mais, malgré cela, il est facile de juger, que les bras des Polypes de telle espéce, font plus longs que ceux d’une autre, au moins par rapport aux trois espéces que je connois.