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posé en forme de courcaillet. Ces plis pourroient être pris pour des anneaux, si l’on n’observoit les Polypes que dans cette seule circonstance.

Le mouvement progressif des Polypes s’opére au moien de la faculté qu’ils ont de s’étendre, de se contracter & de se courber en tout sens. Soit le Polype a b[1], fixé par son bout postérieur b, & dont le corps a b est étendu dans l’eau, de même que les bras : s’il veut avancer, il rapproche en se courbant, du corps sur lequel il doit marcher ; son bout antérieur a ; il fixe ensuite contre ce corps quelques fois simplement ce bout antérieur, d’autres fois seulement quelques bras, & d’autres fois enfin, & ces bras & le bout antérieur a[2]. Quand le bout antérieur du Polype est bien attaché, il détache le bout postérieur b, il le rapproche du bout antérieur a, & il l’attache en b[3]. Ensuite il détache encore son bout antérieur a, & il l’étend de nouveau[4]. Voilà en général la description du pas d’un Polype.

On peut juger par là, que cette maniére de marcher a un grand rapport avec celle de divers Animaux terrestres & aquatiques : par exemple, avec celle des Chenilles appellées arpenteuses, & de quelques espéces de Vers aquatiques assez communs. Les Chenilles dont je viens de parler, & qui font représentées dans les Figures 13, 15, & 16, de la Planche I. du second Mémoire du Tome premier de l’Ouvrage de Mr. de Reaumur, n’emploient guéres que l’inflexion pour rapprocher leur bout postérieur de l’antérieur ; aulieu que ces Insectes aquatiques dont je viens de parler, emploient l’inflexion & la contraction. C’est

  1. PL. III. Fig. 1.
  2. Fig. 2.
  3. Fig. 3.
  4. Fig. 4.