Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/56

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l’eau, & qu’on veuille le changer d’eau, ce qui est souvent très nécessaire, il est dans ce cas là facile de le faire suspendre à la superficie de la nouvelle eau dans laquelle on veut le mettre, & qui doit être dans un autre verre. Il faut tâcher de placer le pinceau parallèlement au Polype, & de l’en approcher, jusqu’à ce qu’il le touche. Le Polype s’applique contre le pinceau, on le tire de l’eau, & son bout postérieur, qui étoit sec, reste tel, ensorte qu’on peut sur le champ le mettre dans la nouvelle eau, en se servant des précautions que je viens d’indiquer tout à l’heure.

Quelque longue que soit la description de cette manœuvre que j’emploie pour faire suspendre les Polypes à la superficie de l’eau, j’ai cru devoir la décrire en faveur de ceux qui voudront répéter mes Expériences, & en faire de nouvelles. Je leur épargne, par ce moien, la peine & le tems qu’ils devroient mettre à chercher des expédiens, & ils ne seront pas moins en état d’en trouver de meilleurs.

Je n’ai jamais vu nager des Polypes, & il paroit qu’ils ne le peuvent pas. J’en ai détaché, des corps sur lesquels ils étoient fixés, dans toutes fortes de circonstances, dans différens degrés d’extension & de contraction ; j’ai fait quitter à d’autres la superficie de l’eau, à laquelle ils étoient suspendus ; je les ai mis au milieu de l’eau, & aucun n’a fait le moindre mouvement pour nager : ils sont tous tombés au fond de l’eau, plus ou moins vite, à proportion qu’ils étoient plus ou moins étendus ou contractés.

J’ai donné les noms de pieds & de bras, à ces fils