Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sortent de l’extrémité antérieure des Polypes. On a vu par ce que j’ai dit sur leur mouvement progressif, qu’en effet ces parties leur servent de pieds. Lorsque je parlerai de la maniére dont les Polypes saisissent & retiennent leur proie, il sera facile de juger que surtout le nom de bras leur convient. J’indiquerai ici encore une autre fonction de ces bras. Les Polypes s’en servent quelquefois pour se cramponner fortement contre les corps sur lesquels ils font fixés. Ordinairement ils n’y sont attachés que par leur bout postérieur ; ce qui leur suffit pour n’être pas entrainés par un mouvement de l’eau, même considerable. J’ai observé plusieurs fois des Polypes, qui non seulement étoient fixés au fond de mes verres par leur bout postérieur, mais dont deux ou trois bras, outre cela, dirigés vers différens côtés, étoient tendus & fixés contre le verre. Le Polype attaché de cette sorte ne pouvoit être balotté par le mouvement de l’eau. Il se peut qu’une pareille attitude soit quelquefois utile à ces Animaux lorsqu’ils sont au fond des fossés. Mais il y a une circonstance dans laquelle il doit leur importer davantage de se servir de leurs bras en guise d’ancres & de cables, pour n’être pas entrainés par le mouvement de l’eau. C’est lorsqu’ils sont suspendus à sa superficie. Ils sont alors exposés à tous les mouvemens de l’eau. Supposé donc qu’un Polype, & surtout un Polype à longs bras, soit suspendu à la superficie de l’eau, & qu’il lui convienne de n’être pas entrainé par le mouvement de cette eau, il pourroit jetter l’ancre au moien de ses bras, il pourroit en fixer l’extrémité contre le