Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/67

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le corps, il devoit aller à fond après avoir été détaché, & s’il avoit une bulle d’air, il devoit être élevé à la superficie de l’eau par l’effet de cette bulle d’air, comme cela arrive à tous les Polypes qui en ont une en dehors à leur extrémité postérieure. Je détachai donc mon Polype, & d’abord il fut enlevé à la superficie de l’eau.

La peau qui enferme l’estomac des Polypes, qui forme ce sac ouvert par les deux bouts, est la peau même des Polypes. Tout l’Animal ne consiste que dans une seule peau, disposée en forme de tuiau, où de boiau, ouvert par ses deux extrémités. Lorsqu’on ouvre d’autres Animaux, des Chenilles, diverses espéces de Vers, on leur trouve différens vaisseaux ; mais en ouvrant les Polypes, on n’en trouve absolument qu’un, aussi long que le Polype, ou plutôt, comme je l’ai déja dit, tout cet Animal ne paroit former qu’un vaisseau, dont la superficie extérieure est la superficie même de l’Animal.

J’ai dit qu’on ne trouvoit dans les Polypes qu’un seul vaisseau ; j’ai seulement entendu par là, que je n’en ai pu découvrir aucun autre. Il se peut qu’il y en ait dans cette peau dont j’ai parlé, qui ont échappé à mes Observations, & qui sont peut-être si petits qu’ils ne peuvent être apperçus.

Il est clair que ce canal qui régne depuis la bouche des Polypes jusqu’à leur extrémité postérieure, est le canal des alimens[1], que c’est l’estomac, dans lequel ils commencent à être préparés pour servir à la nutrition. C’est ce que j’aurai bientôt occasion de faire voir. Il doit y avoir dans la peau qui forme

  1. PL. V. Fig. 1. a b.