Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lorsque je panchois un peu la lame de verre sur laquelle étoient ces grains, il se formoit de petits courans qui les entrainoient[1]. Ces courans se formoient le long des bords du morceau de peau de Polype[2] dont les grains étoient sortis, & ils en détachoient de nouveaux. Ce que j’ai vu alors m’a donné occasion de juger, que ces grains ne sont pas fort attachés les uns aux autres. Le courant d’eau les sépare souvent, & les entraine chacun à part.

J’ai cherché, avec tout le soin possible, s’ils étoient logés dans des vaisseaux, mais je n’ai rien pû découvrir. Il faut cependant qu’il y ait quelque chose qui tienne ces grains rassemblés, qui fasse que l’eau ne sépare pas ceux d’un Polype entier, comme elle sépare ceux des morceaux de Polype qu’on déchire dans une goutte d’eau.

Ce que je vai dire de la matiére glaireuse des Polypes, indiquera peut-être une cause de l’union de ces grains. Pour cet effet, je reviens aux morceaux de peau de Polypes, placés dans une goutte d’eau, sur une lame de verre. Quand j’en ai agité & déchiré dans cette goutte d’eau, pendant que je les observois avec une loupe d’un foier fort court, j’ai vu plusieurs grains qui paroissoient engagés en commun dans une matiére glaireuse.

Il est certain que les Polypes font glaireux ; & c’est ce dont on se convaincra facilement par ses propres yeux, pour peu qu’on les observe avec attention. Quand on éléve la pointe de la plume[3] qui est dans un morceau de peau de Polype[4] ; elle entraine quelques fois un fil de matiére glaireuse, qui

  1. PL. IV. Fig. 8. b, c, d.
  2. a.
  3. Fig. 9. a.
  4. b.