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grains se détachent en grande quantité, c’est le symptome d’une maladie très dangereuse. La superficie du Polype qui en est attaqué, devient de plus en plus irréguliére, elle n’est plus terminée come auparavant, il ensort des grains de tous côtez, le Polype se contracte, se renfle, de même que ses bras[1], il prend un œuil blanchâtre, enfin il perd sa forme, & il ne se trouve plus, à la place où il étoit, qu’un amas de grains[2]. On diroit que la matiére glaireuse, qui réunissoit ces grains, à perdu sa ténacité, & que dès lors ils se sont séparez. Pour bien voir les effets de cette maladie que je viens de décrire, il faut l’observer dans un Polype de la seconde ou de la troisième espéce, & en choisir un des plus grands.

Je dois faire encore ici une remarque très importante sur les grains dont la peau des Polypes est garnie. Lorsqu’en déchirant un petit morceau de cette peau, qui est dans une goutte d’eau, sur une lame de verre, on en a fait sortir une grande quantité, les uns sont réunis en petits monceaux, en différens endroits de cette goutte, & les autres sont seuls. Ces monceaux de grains, observés au microscope, paroissent être de la couleur du Polype dont ils ont été tirés. C’est ce qui est très sensible dans les monceaux de grains des Polypes verds, parce que leur couleur verte est plus vive & plus frappante que celle du brun rougeâtre des autres Polypes. Cependant on ne laisse pas de remarquer distinctement, que les monceaux de grains de ces derniers sont colorés. Mais lorsque les grains des uns & des autres ne sont pas réunis, ils sont d’un blanc transparent : Par exemple, lors-

  1. PL. IV. Fig. 10. a.
  2. b.