Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/74

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qu’on sépare ceux qui paroissoient colorés quand ils étoient réunis en monceaux, ils paroissent transparens.

Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce Fait. Les petites parties d’un corps coloré, lorsqu’elles sont séparées, ne paroissent pas d’une couleur aussi vive que lorsqu’elles sont réunies. J’indiquerai dans la suite des Faits qui, peut-être, pourront servir à rendre raison, pourquoi cela est encore plus remarquable dans les grains des Polypes, que dans les grains de beaucoup d’autres matiéres colorées.

Puisque les grains d’un Polype, quand ils sont réunis, ont la couleur même de ce Polype, il est clair que sa couleur dépend de celle de ses grains, & que c’est dans ces grains qu’elle réside. Mais j’ai dit ci dessus[1], que les Polypes pouvoient perdre leur couleur & devenir blancs ; perdent-ils donc alors leurs grains, & est-ce de la perte de ces grains que résulte celle de la couleur ? La question est certainement intéressante, & l’on sent que la réponse doit donner des éclaircissemens sur la nature des grains des Polypes. Il n’y avoit, pour éclaircir cette question, qu’à observer avec soin, si les Polypes, qui ont perdu leur couleur en tout ou en partie, ont encore des grains ; ou au moins, s’il ne leur en reste que très peu, s’ils ont diminué proportionnellement à la diminution de leur couleur. C’est ce que j’ai fait. J’ai observé plusieurs Polypes blancs, & pour faire des Observations plus sûres, j’en ai en même tems examiné de colorés. J’ai trouvé dans les Polypes blancs des grains en abondance, & beaucoup plus, ce me semble, qu’ils n’auroient dû en avoir, si la quantité de ces grains avoit

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