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que de la passer sous ce bras, & de les approcher l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’ils se rencontrent. Alors, en faisant un petit mouvement de la main qui tient la lame, je fais rompre le bras des deux côtés du bord de cette lame. Il en reste une partie au bout du pinceau, une autre au Polype, & celle du milieu se trouve appliquée contre la lame de verre. On peut l’exposer à toutes sortes de microscopes. Elle ne change point lorsqu’elle est séche ; au moins elle reste pendant plusieurs jours, telle qu’on l’a vuë d’abord après l’avoir tirée de l’eau.

Il faut examiner avec attention le bras d’un Polype pour lui trouver de la couleur, sans quoi l’on jugera qu’il est blanc. Mais en l’observant à la loupe & au microscope, surtout lorsqu’il est contracté, on découvre, depuis son origine jusqu’à une certaine distance, une teinte de la même couleur qui se fait remarquer dans le Polype auquel il appartient.

Puisque les bras des Polypes sont colorez & ont la même couleur que le corps, nous sommes conduits naturellement à un autre rapport qui est entre ces bras & ce corps. Nous avons vu que la couleur du corps des Polypes consiste dans celle des grains dont il est garni ; il est donc bien naturel de penser que leurs bras ont aussi de pareils grains, & il suffit, pour s’en convaincre, d’en déchirer sur une lame de verre, & de les observer au microscope. Ce sont aussi ces grains qui font paroitre la superficie des bras chagrinée, & ce sont eux qui, à mesure que les bras s’étendent, forment, en se réunissant, ces petits boutons dont j’ai parlé. Ces boutons contiennent plusieurs de ces grains[1].

  1. PL. V. Fig. 2. 3. & 4.