Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/80

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On voit très distinctement dans un bras étendu, cette matiére dans laquelle sont les grains, & que j’ai appellée glaireuse, en parlant du corps des Polypes. Lorsqu’un bras est assez étendu, pour que ses boutons soient à la file, & à quelque distance les uns des autres, ce fil[1] qui les sépare n’est composé que de cette matiére. Il est facile de juger de sa transparence, en l’examinant à la loupe ou au microscope, & pour se former une idée de sa ténacité, il suffit de penser à la résistance que peut faire un bras de Polype sans se rompre. On aura dans la fuite plusieurs occasions de juger de la force de ces bras.

Ce que je viens de dire des bras des Polypes, peut servir à éclaircir un peu l’idée encore fort confuse que nous avons de la structure de ces Animaux. On comprend bien, que c’est aussi dans cette matiére glaireuse qu’est la force des Polypes, & que doivent être toutes les parties qui servent à opérer leur mouvement de contraction, d’extension, d’inflexion &c.

Reste encore à savoir, par rapport aux bras des Polypes, s’ils sont percez en dedans, comme le corps. J’ose l’assurer, & je compte d’en donner une preuve évidente. Le Fait, dont cette preuve dépend, se présentera naturellement dans une autre occasion. Il prouvera en même tems que ce vuide, qui est en dedans des bras des Polypes, communique avec leur estomac.

Il ne m’a pas été possible d’ouvrir des bras, pour voir leur superfcie intérieure, comme j’ai vu celle du corps. Il est à présumer qu’il y a un très grand rapport entre ces superficies.

  1. PL. V. Fig. 4. i, i, i.