Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout ce que j’ai dit jusqu’à présent, doit servir à faciliter l’intelligence de ce que je dirai dans la suite sur d’autres articles de l’Histoire des Polypes, par exemple, sur la maniére dont ils se nourrissent : & les Faits relatifs à cet article là, me fourniront l’occasion d’approfondir un peu plus le sujet de leur structure.

J’ai déja fait mention, au commencement de ce Mémoire, du penchant qu’ont les Polypes pour la lumiére[1]. On a vu qu’ils se rendent toùjours sur le côté du verre le plus éclairé. Je ne me suis pas contenté de les faire simplement rassembler sur ce côté du verre le plus éclairé. J’ai enfermé un grand verre, bien peuplé de Polypes verds, dans un étui de carton, tel que celui d’un manchon, qui avoit à un de ses côtés une ouverture faite en forme de chevron. Cette ouverture répondoit au milieu du côté du verre qui étoit dans l’étui. Lorsque j’ai exposé ce verre, de maniére que l’ouverture du carton fut tournée vers le jour, il est toûjours arrivé que les Polypes sont venus se ranger sur le côté du verre qui répondoit à cette ouverture, de sorte que leur assemblage avoit la forme d’un chevron ; & étoit vis à vis de celui qui étoit coupé dans le carton. J’ai tourné très souvent le verre dans son étui, & toûjours j’ai vu, au bout de quelques jours, les Polypes rangés en chevron prés de l’ouverture. Pour varier davantage l’Expérience, j’ai disposé le carton de maniére, que le chevron fut tantôt droit & tantôt renversé ; & suivant cela, l’assemblage des Polypes a eu la forme d’un chevron droit ou renversé.

  1. Pag. 11.