Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/82

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On pourroit soupçonner, que cen est pas la lumiére que les Polypes cherchent, mais le plus grand air, & l’air le plus chaud : mais quoique j’aie placé l’ouverture de l’étui, dans lequel étoit le verre, de maniére qu’elle fut plutôt exposée à l’air le plus froid qu’à l’air le plus chaud, les Polypes ne se sont pas moins rassemblés vis à vis de cette ouverture. Si c’étoit le plus grand air qu’ils cherchent, ils se réuniroient tous à la superficie de l’eau.

Il paroit donc certain, que c’est en effet la lumiére qui attire ces Animaux sur le côté du verre le plus éclairé. Ce n’est pas là un Fait nouveau. On connoit depuis longtems différens Animaux terrestres & aquatiques qui se rendent vers la lumiére. Plusieurs espéces de Mouches, & plusieurs Papillons nocturnes en fournissent des exemples continuels dans les soirées d’Été : & peu de gens ignorent, que la lumiére d’une chandelle & d’un flambeau, est un piége dont on se sert pour attirer & pour prendre divers Animaux aquatiques. C’est, par exemple, de cette maniére qu’on pêche les Polypes marins sur les côtes de la mer Adriatique. Ils viennent à la lumiére que les pécheurs font luire le soir sur la superficie de l’eau.

Il y a même différentes espéces de petits Insectes aquatiques, qui paroissent avoir un penchant marqué pour la lumiére, & j’en connois entr’autres une qui, par sa sructure, doit même être rangée dans la Classe des Polypes.

J’ai été curieux de suivre exactement la route des Polypes verds, qui se rendoient vis à vis de l’ouverture de l’étui dont je viens de parler. Il est souvent