Page:Trembley - Mémoires pour l'hisoire des polypes.djvu/9

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réellement des œufs. C’est l’idée que Mr. Lyonet a eue dès qu’il les a vus ; & que l’expérience a justifiée, au moins par rapport à cette espéce de Pucerons, dont parle Mr. de Reaumur dans le neuviéme Mémoire du troisiéme Tome de son Ouvrage sur les Insectes[1], & qui sont représentés dans les Figures 5, 6, 7, 8, 9 & 10 de la Planche 28me. Mr. Lyonet, aiant remarqué au mois d’Avril 1743, des Fourmis qui se rasembloient sur l’écorce d’un Chêne, fut curieux de connoitre ce qui les y attiroit. Il trouva de petits corps oblongs & bruns, qu’il soupçonna d’abord être des œufs de Pucerons : Il les porta chés lui, les conserva avec soin, & en vit, en effet, au bout d’une quinzaine de jours, sortir des Pucerons, qu’il reconnut être de l’espéce décrite par Mr. de Reaumur à l’endroit cité ci-dessus. Mr. Lyonet m’en a fait voir un, qui sortoit de l’œuf. Il étoit resté plusieurs œufs sur un des Chênes où Mr. Lyonet en avoit trouvés. Les Pucerons, qui en sont sortis, se sont nourris sur ce Chêne, & y ont beaucoup multiplié. Mais, il est à remarquer, que, depuis le mois d’Avril jusqu’à la fin de Septembre, on n’a jamais pu trouver un seul œuf sur l’écorce du Chêne : on y a trouvé, au contraire, très souvent des meres qui produisoient des petits. Quand la saison est devenue plus froide, on n’a pu découvrir, ni Pucerons, ni œufs.

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