Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PLBLICISTES ET PHEDICATEUHS 97

Le ministère anglais aurait pu mesurer la force de résistance qui l’attendait, s’il avait eu la fortune d’entendre la harangue de cinq heures que prononça, en février 1761, contre les mandats de perquisition ou « writs of assistance », James Otis (1725-78), savant homme de loi de Boston, qui l’année d’avant avait publié un ouvrage portant le titre pacifique de Rudiments of Latin Prosodij. Peut-être le mot « harangue » est-il un terme impropre pour désigner un discours qui exposa la (|uestion des relations de toute nature entre les colonies et la Grande-Bretagne, de si magistrale façon que John Adams, qui n’était pas toujours disposé h parler favorablement d’autrui, déclare que le chaleureux orateur « réunit Isaïe et Ezéchiel ».

Cependant il résulte du reste de sa mallieureuse carrière que dans le cerveau d’Otis se dissimulait un fonds d’insanité ; une certaine turbulence de style se distingue dans ses pamphlets, comme par exemple dans sa réponse h Soame Jenvns, qui porte le titre de Considérations on Behalfof the Colonies, in a Letter to a Noble Lor<i(1765). Jenvns ayant employé l’expression « nos colonies américaines », Otis se met en devoir de demander : « De quelles colonies cet individu veut-il parler ?» Cette question donne une belle idée du ton sur lequel s’engage cette grave controverse, mais une triste idée de la taçon dont l’auteur comprend le sujet développé par Jenyns.

Plus important que ses œuvres écrites est le rôle que joua Otis au congrès réuni, sur sa proposition, à New York en octobre 1765. Ce fut à peu près le dernier service qu’il rendit k la cause coloniale. En 1769 il fut blessé par un Ibnctionnalre des douanes avec lequel il avait eu une discussion, et depuis il ne retrouva jamais complètement la raison. Mais, dans sa folie, il conserva

LITTÉRATUUi ; AMÉRICAINE. '