Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PUBI.ICISTES ET PRÉDICATEUnS 105

foinine collaborateur clu Pennsylvania Magazine nouvellement lance. D’abord fabricant de corsets, marin à bord d’un corsaire, répétiteur, employé de l’accise et marchand de tabac, il devint le plus grand peut-être de tous les pamphlétaires, si le mérite en ce genre se mesure il riiabileté exigée pour se rendre terriblement influent par la force de la logique et la clarté du jugement.

Il semble que Paine ait tout d’abord pensé à la possibilité de maintenir l’union, mais les combats de Lexington et de Bunker llill lui montrèrent, ainsi qu’à d’autres penseurs libéraux, que l’indépendance s’imposait à l’Amérique pour échappera l’esclavage. Dès les premiers jours de janvier 1776, son pamphlet Common Sen.se démontrait par son titre le genre d’arguments qu’il pensait devoir convenir aux colons ; en trois mois, 120 000 exemplaires en furent vendus en Amérique ; et six mois après, la grande Déclaration était signée.

The Crisis ou, comme Paine l’appelle ensuite, Tlie American Crisis — peut-être pour la distinguer d’une publication anglaise qui l’avait précédée — fut publiée à intervalles irréguliers jusqu’en 1783, et son auteur semble avoir pris plaisir à la diviser en treize numéros

— un pour chaque colonie. Il n’était pourtant pas séparatiste, car son dernier numéro montre qu’il appréciait la valeur de l’union tout autant que Webster, cinquante ans plus tard. Dans le numéro IV, au cours de l’adresse à Sir William Howe, Paine, eut l’occasion de rendre h l’Amérique un de ces services dont la valeur parait maintenant presque inestimable. Au plus fort de la cabale contre Washington, il démontra clairement qu’à ce dernier revenait riioniieur de la victoire sur Burgoyne à Saratoga ; il diminuait d’autant l’influence de Gates, qui projetait d’écarter l’indispensable commandant en chef.