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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/167

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ÉCRIVAINS d’imagination 169

obtenir aucune œuvre de fiction des auteurs nationaux, remarqua devant sa iemnie qu’il se sentait capable d’écrire lui-même un meilleur récit. Mrs. Cooper l’en mit au défi, puis elle l’eucouragea dans son travail, qui, avec l’approbation d’amis complaisants, aboutit à un conte de la vie anglaise intitulé Précaution. Il fut publié sous l’anonymat h New York, h la fin de 1820, et n’attira que le peu d’attention qu’il méritait. Les années et la réputation de son auteur ne l’ont pas rendu plus lisible.

La genèse de The Spy, telle que la retrace le professeur Lounsbury dans son admirable biographie de Cooper, est d’une lecture étrangement attirante. Bien que Précaution n’ait pas eu de succès, l’ouvrage fut réimprimé en Angleterre et passa pour l’œuvre d’un Anglais. Ce fait en lui-même fut gros de conséquences aux yeux de son auteur et plus encore à ceux de ses amis.

Peut-être convenait-il de tenter une seconde expérience. Par bonheur, quelques-uns de ses intimes souhaitèrent le voir essayer pour l’Amérique quelque chose de comparable à ce que l’auteur de Wa^erley faisait pour l’Ecosse ; ils lui assurèrent qu’il obtiendrait probablement plus de succès en traitant des sujets familiers et nationaux qu’en développant des thèmes étrangers. Se rangeant ii leur avis, il se tourna tout naturellement vers la Révolution et vers le Comté de Westchester, qui avait été le théâtre d’incessants combats ; de même, quelques années après, Balzac, avec Les Chouans, devait s’inspirer de la guerre civile en Bretagne. Mais Cooper fut plus heureux que Balzac sur un point important. 11 avait jadis entendu John Jay raconter l’histoire d’un espion qui fit preuve, au service de l’Amérique, d’une témérité et d’un désintéressement rares. Développant ces quelques données, il créa la noble figure de Ilarvey Birch et ajouta