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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/18

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CHAPITRE II

LES VERSIFICATEURS DU XVIP SIECLE

On s’est souvent demandé pourquoi les contemporains de Shakespeare qui fondèrent Jamestown et ceux de Milton qui fondèrent Boston et Providence n’ont pas réussi à laisser une littérature qui fût à quelque degré digne de l’admiration de la postérité. Les admirateurs fervents de tout ce qui touche l’Amérique ne manquent pas d’invoquer en réponse les effets déprimants de la fatigue physique de ces hommes dont tout l’effort était absorbé par le défrichement des forêts, les attaques des Indiens, la culture des champs de tabac et de maïs. A première vue, cette réponse semble assez plausible.

Mais il n’est nullement évident que les vicissitudes du XVII® siècle, ou plutôt le monotone développement matériel de la première moitié du xviii^, aient privé les colonies américaines de beaucoup d’écrivains. Ceux des aventuriers qui avaient des dons poétiques trouvaient le temps de s’y adonner : nous en avons la preuve en George Sandys, poursuivant sa traduction des Métamorphoses au milieu des marécages de Jamestown. Les poètes élégiaques, ecclésiastiques pour la plupart, trou-