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198 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

OU calvinistes orthodoxes se séparèrent-ils bientôt des Unitaires (1815) qui furent forcés, dans leur propre intérêt, et pour leur propre défense, de se réunir sous un titre commun pour un commun dessein. Ce fut le frêle et invalide Channing qui devint leur porte-parole, à la suite de l’allocution qu’il prononça à Baltimore à propos de l’ordination de Jared Sparks, le 5 mai 1819.

Les écrits de Channing traitant de sujets sociaux, les seuls que nous signalerons ici, furent traduits en diverses langues, et quoique, comme l’a fait remarquer Renan, un initiateur de la démocratie primitive ne put avoir un mandat bien important auprès de la complexe civilisation de l’Europe, ses idées paraissent avoir exercé quelque influence en France et dans d’autres pays. Ce fait n’a pas lieu de nous surprendre si nous nous rappelons que, dans la religion comme dans la politique, le libéralisme poursuit plutôt des réformes intérieures d’ordre pratique, dont il fait son principal acte de foi. L’Unitarisme de Boston, nous l’avons vu, a toujours été intimement lié avec l’utilité civique, avec l’amélioration locale. Même lorsque le distingué professeur d’hébreu a Andover, Moses Stuart, et d’autres controversistes orthodoxes, jugèrent qu’il y avait peu d’espoir d’arrêter l’hérésie dans le Massachusetts oriental, ils se consolèrent avec cette constatation, que si les églises unitaires étaient installées çà et là parmi les New Englanders établis dans le pays, la secte cependant était loin de déployer le moindre prosélytisme ou même de faire le moindre efï’ort pour s’adapter aux besoins de la population. Réellement, on doute que l’Unitaire bostonien, du type représenté un peu plus tard par des hommes comme le Dr. Holmes, se soit jamais soucié, quelle que fût son abomination du Calvinisme, de répandre au loin sa doctrine. Les Uni-