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202 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

se tint relativement à l’écart des enthousiasmes intellectuels et politiques de l’époque, et comme Lowell, qui les dépassa bientôt. Rarement peuple fut aussi pénétré de zèle pour les choses de l’esprit que le furent les New Englanders de 1830 à 1870, Hommes et femmes, dont les revenus ne suffisaient qu’à pourvoir au nécessaire de l’existence, comptèrent au nombre des choses nécessaires les traductions des classiques des principales littératures. Il est peut-être permis de sourire du sérieux avec lequel la philosophie de Platon et les livres sacrés de l’Orient furent discutés par les Occidentaux, dont les descendants ont, dans certains cas, accepté d’une foi aveugle les doctrines mystiques dont se riaient leurs ancêtres.

C’est la combinaison de ces deux mouvements, l’un moral, l’autre intellectuel, qui fait l’unité du Transcendantalisme. Il ne faut pas y voir une phase de l’histoire de la philosophie, comme en Allemagne, ou simplement une phase de l’histoire de la littérature, comme en Angleterre. Le mouvement dirigea les actes tout autant que les pensées. Il fut une religion, un élément de vie. Cette influence fut possible, nous l’avons vu, parceque l’Unitarisme avait ruiné le dogmatisme calviniste, sans réussir il satisfaire les besoins spirituels des nouvelles générations qui réclamaient des débouchés aux émotions éveillées par la littérature de la période romantique.— —

Le 19 septembre 1836, Emerson, Hedge, Alcott, James Freeman Clarke et le professeur Convers Francis se réunirent dans la demeure de George Ripley et formèrent le noyau d’un groupe généralement connu sous le nom de Club Transcendantal. Il s’augmenta bientôt de nouveaux membres, parmi lesquels il faut citer Orestes A. Brownson, qui allait créer la Boston Quarterlt/ Rei’ieiv et, par la suite, se convertir au catholicisme romain,