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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/248

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240 LA. PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

est si personnel que l’épithète d’ « hawthornien » comporte un caractère bien défini ; que nous entendions ou lisions ce qualificatif, il nous vient aussitôt h l’esprit un roman ou un conte où se mêlent le mystère, le pathétique, la douceur, l’idée ingénieuse, le symbolisme, une psychologie morbide mais pénétrante, le goût du passé — mais à quoi bon tenter l’impossible tâche d’épuiser l’énumération, d’exprimer l’inexprimable ?

Ses contes et esquisses paraissent être caractérisés par la crràce, l’ingéniosité, une humeur sereine et un faible pour l’allégorie, plutôt que par la puissance, l’imagination, la passion fiévreuse et le sens du réel et de l’inévitable. Il V a des histoires d’une grande puissance, telle « Ethan Brand », mais on perçoit que dans le fantastique, le terrible, l’insurmontable, Hawthorne est un maître moins frappant que Poe. Il n’a, de plus, ni l’art sûr de Maupassant ni l’art exquis de Daudet. Mais il possède un charme, une subtilité et une pureté qui lui sont propres et qui font de la suite de ses histoires un perpétuel délice. Il n’existe probablement pas de conteur moderne qui aille plus droit au cœur ou qui se soit fait plus d’amis, et il en est peu qui puissent offrir une plus grande variété de sujets traités dans une manière mieux appropriée.

Quant h ses quatre grands romans, on peut s’en tenir au jugement populaire qui met au premier rang The Scarlet Letter. C’est le seul dont le sujet s’adresse à tous. Cependant la réputation de ce roman ne s’est guère étendue au delà des frontières de la langue anglaise. The House of the Seven Gables aura toujours une portée moins universelle que The Scarlet Letter ; toutefois il en a sans peine une plus personnelle pour bien des lecteurs, et par son action et ses personnages plus modernes, et