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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/253

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M :S UOMANCIEIIS 245

’l'ont d’ahorcl le nouveau cadet se conduisit fort bien, mais il se fatigua vile et voulut démissionner ; naturellement Mr. Allan ne l’entendait pas ainsi. Le jeune homme en arriva ii négliger tous ses devoirs, comparut devant la cour martiale et fut destitué en janvier 1831. II vint à New York et y publia un volume intitulé simplement Poems, qui n’obtint aucune attention, bien qu’il contint « Israfel » et « To Helen ». Il célébrait la gloire de la Grèce et la grandeur romaine, mais il n’était en présence que de l’Amérique positive et obstinée de l’ère jacksonienne, Mr. Allan s’était remarié et il eût été vain de compter sur son aide. Poe avait pour lui la jeunesse, un brillant génie, de l’ambition, une instruction considérable et une expérience variée ; mais il avait contre lui une faiblesse morale innée, qui n’avait fait que croître dansfereusement, une sensibilité anormale, la conviction qu’on avait mal agi à son égard, et un entourage peu favorable à son tempérament.

Certes, les circonstances lui furent contraires dès le début et les critiques doivent en tenir compte pour se montrer plus svmpathiques et plus charitables envers lui, sans toutefois que ses admirateurs puissent s’en autoriser p(Hir fermer de parti pris les yeux sur les épisodes déshonorants et désolants de sa lamentable carrière.

De New York Poe s’en fut a Baltimore, où la sœur de son père, Mrs. Clemm, restée veuve, et sa fille Virginie devinrent ses véritables anges crardiens.

Il fit tous ses efTorts pour se ranger, mais sans y parvenir ; sa première bonne chance fut un prix de cent dollars qu’il remporta en octobre 1833 avec son récit du « MS. fouud in a Bottle ». Son poème <( The Coliseum » lui aurait valu un autre prix, moins important, si le même concurrent avait pu en remporter deux. Parmi les