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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/27

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LES VEItSl|-|CATIU ;itS DU XVII SIECLE 19

jadis ; brel, il nous doniio ;i conclure (ju’au xvii siècle le monde se comportait tout comme il se comporte encore au xx^ Wallei’ avait traversé l’Atlantique, et la vogue des Quarles et des Sylvester était passée, La monotone versification du xviii* siècle nous menace déjà, mais non son style ampoulé, car Tompson ne manque pas d’une certaine vigueur réaliste qu’accompagne un style humouristique et familier.

Mais si Tompson est le premier versificateur qu’ait produit notre sol et s’il annonce une ère poétique nouvelle, MicHAEL WiGGLEswouTH (1631-1705) cst sùremcnt le poète type de la Nouvelle-Angleterre puritaine. Né en Angleterre, il vint de bonne heure en Amérique et prit à vingt ans son diplôme de bachelier à Harvard. Il enseigna pendant quelque temps à l’Université, puis il embrassa la carrière sacerdotale. Sa mauvaise santé interrompit fréquemment ses travaux et l’amena à étudier la médecine ; ses études — il est charitable de le supposer — furent plus profitables aux autres qu’à lui-même. Il nous est difficile de voir le peintre des terrifiantes horreurs du Jugement Dernier sous les traits d’un malade sociable et débonnaire, objet de l’affection de ses épouses successives et de tous ceux qui le connurent. Une théoloorie calviniste strictement orthodoxe n’avait pas enlevé à Wigglesworth toute humaine bonté, pas plus qu’à John Eliot ni qu’à maints autres puritains. Il est vrai qu’avec nos conceptions modernes nous ne voyons guère trace de ce sentiment, même dans les fameuses stances où l’auteur s’applique à adoucir le sort éternel des enfants non baptisés ; mais nous devons nous garder d’interpréter d’après nos idées l’œuvre puritaine qui fut longtemps populaire en Nouvelle-Angleterre. The