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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/321

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rOKlES El’ IlOMAXCIEItS 313

cronlre eux vivent encore et peut-cire tous sont-ils tro[) rapprochés de nous pour porincttre une critique impartiale.

Mrs. Slowe et liitnian étaient nés tous deux avant 1820 et sont en réalité contemporains des auteurs dont nous venons de parler. Bayard Taylor et ses conlrères, auxquels ce chapitre appartient de droit, sont nés après le début de la période de compromis moral et politique sur l’esclavage. La grossière époque jacksonienne les vit grandir ; leurs premières œuvres furent composées au milieu de l’excitation produite par la guerre du Mexique, la découverte de l’or en Californie, le développemenl des chemins de fer et du télégraphe, et la confusion générale, politique et sociale, de la décade [)récédant la guerre civile. Ils furent plongés dans ce grand tourbillon, juste au moment où ils auraient pu mûrir leurs talents par l’étude et la réflexion ; ils furent condamnés à produire leurs principales œuvres dans cet horrible chaos de corruption politique et financière que fut la période de reconstitution. Il n’est pas surprenant que les résultats aient été médiocres.

Mais en dépit de tous leurs désavantages, les nouveaux auteurs rendirent de grands services h la littérature américaine. Ils maintinrent un idéal intellectuel et moral pendant une période de vulgarité générale ; ils profitèrent des leçons d’art littéraire que leur offraient des écrivains anglais comme Tennyson et Thackeray ; ils aidèrent à des mouvements d’éducation populaire comme la réforme des écoles publiques, l’extension du système des Ivcées, l’établissement du magazine moderne, et furent aidés par eux. Ils mirent à profit les occasions de voyages, et non seulement rapprochèrent l’Europe de l’Amérifjue, mais révélèrent aux Américains les mer-