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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/34

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2fi LA l’Ér.lOÛE COLOMALE (1GU7-1764)

intitulé A Ckaracter of tlie Province of Maryland, publié dix ans plus tard par George Alsop, présentait un caractère plus bizarre encore.

Treize ans après la fondation de Jamestown, une petite congrégation de la secte des Brownistes débarqua à Plymouth Rock et devint, pour la postérité du moins, les Pèlerins. Ils ne provenaient pas d’une souche dont on pût attendre beaucoup sous le rapport littéraire ; mais ils n’étaient dépourvus ni d’intelligence ni d’imagination ; du reste, placés h l’avant-garde des champions de la liberté religieuse et civile, il leur fallut aussi recourir à la plume afin de mieux encore défendre la cause pour laquelle ils avaient bravé l’exil. S’ils avaient continué h vivre en Europe, leurs faits et gestes, comme leurs idées et leurs convictions, nous auraient sans doute été moins connus ; au lieu que les luttes de la jeune colonie, comme les coutumes et les pensées des pieux colons, sont relativement familières a leurs descendants. La prudence de Bradford et la vaillance de Miles Standish, la destruction de Morton et de ses hommes à Merrymount, la vertu des femmes qui renoncèrent aux ornements superflus du costume et celle des hommes qui pratiquaient la prière, le jeûne et les exhortations avec un zèle digne du temps de Pierre l’ilermite, sont devenus des lieux communs pour la plupart des Américains. Par cela même, l’importance de la petite colonie de Plymouth est couramment surfaite, car la véritable création de la Nouvelle-Angleterre prend place en 1629-1630, alors que John Winthrop et ses compagnons, dont beaucoup étaient riches et sortis de Cambridcre, fondèrent la colonie de Massachusetts-Bay. Pendant les dix ans qui suivirent et qui correspondent à la période de politique « h outrance » préconisée par Laud et Wentworth, des