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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/358

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350 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1856)

de la guerre, il s’enrôla dans le 7* régiment de New York qu’il accompagna h Washington. A la demande de Lowell, qui avait déjà accepté de lui un court roman : Loçe and Skales, il envoya à V Atlantic Monthly une relation de cette marche ; ces pages séduisirent un public surexcité et assurèrent à Winthrop une réputation que sa mort prématurée sur le champ de bataille ne fit qu’accroître. Nommé secrétaire militaire du rjénéral B. F. Butler, il prit part comme major à la bataille de Great Bethel, le iO juin 1861. Pendant qu’il rassemblait ses hommes, une balle l’atteignit au cœur sur le sol de l’Etat qu’il venait de décrire en termes trop méprisants. Trouvant le moment propice pour publier des œuvres que leur auteur avait si soigneusement composées et revues, son ami George William Curtis fit paraître, h l’automne de 1861, un roman, Cecil Dreeine, qu’il avait fait précéder d’une notice biographique. Un second roman de valeur supérieure, John Brent, parut au début de 1862 ; un troisième, Edwin Brothertoft, un fulminant récit de la Révolution, fut lancé l’été de la même année. Deux volumes d’études, The Canoë and the Saddie et Life in the Open Air suivirent de près, et ces cinq ouvrages eurent de nombreux lecteurs. Plus de vingt ans après, sa biographie, accompagnée d’un recueil de ses poèmes, lut publiée par les soins de sa sœur, mais le volume, qui n’est d’ailleurs pas dépourvu de tout intérêt, n’eut qu’un succès médiocre.

Winthrop était aux yeux de ses amis une personnalité attirante. Comme auteur, il alliait la culture à l’expérience de la vie ; il fut brillant à l’excès, débordant et énergique jusqu’à la fatigue, naturel jusqu’à paraître vulgaire. Il exprima, dans John Brent, l’indomptable indépendance du Far West, qu’il avait exploré, et fit de