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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/367

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IlLMOUISTES 359

MOUS allons nous occuper font commenter très spirituelionieut la politique par des paysans parlant un dialecte rustic|ue, ou choisissent leurs héros parmi les escrocs au jeu et les voleurs de chevaux, ou mettent dans la bouche de personnages l’antascfues des discours incohérents, baroques et inattendus, peut-on en toute sécurité affirmer qu’ils n’ont, ce faisant, rien emprunté de leur humour à Shakespeare, ii Fieldinçç, h Sterne, h Dickens et autres maîtres britanniques ? Donc, en dernière analyse, non seulement les humoristes américains trouvent leurs sujets sur le sol même, mais la contagion populaire de leur humour et la nature môme des artifices dont ils lont amplement usage donnent à leur reuvre un caractère unique. Du moins est-il certain que, dans la plupart des cas, elle ne peut survivre à un transfert par delà l’Atlantique, et si ce fait ne milite pas en faveur de ses prétentions h l’universalité, il ne lui interdit nullement d’être considérée comme spécialement nationale.

Pour les examiner, il est préférable de ranger les humoristes par groupes, attendu que leurs sujets de prédilection furent la politique, les mœurs provinciales et les particularités d’ordre social. On peut y ajouter cjuelques versificateurs humoristiques et trois auteurs dont le talent particulièrement bizarre vaut qu’on les mette à part. Ces humoristes se distinguent des écrivains académiques du tvpe d’Irving et de Holmes en ce (ju’ils connurent par expérience les divers aspects de la vie populaire. Ils furent directeurs de journaux locaux, imprimeurs, capitaines de vapeurs iluviaux, magistrats de campagne, méthodistes en tournée, soldats, commissaires-priseurs, et il n’est pas rare qu’ils aient essayé plusieurs de ces vocations avant de parvenir h la popularité comme humoristes. La facilité avec laquelle l’Ame-