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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/370

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362 LA PÛniODE LOCALE (1830-18CÔ)

au cours de la fameuse tournée qu’il a relatée dans son Swingin Ho’tnd the Cirkle, qui reste encore l’un des livres les plus amusants qu’un Américain ait jamais écrits. La satire de Locke fut parfois trop âpre, mais la collection des divertissantes Struggles (1872) dénote tellement d’imagination soutenue qu’on serait tenté de regretter que le temps, en apaisant les animosités, ait diminué l’intérêt de cet amusant recueil.

Parmi les humoristes qui se sont attaqués aux singularités locales, il faut en premier lieu citer le juge Thomas Chandler Haliburton, dont le malicieux et sagace horloger « Sam Slick » ne pouvait voir le jour qu’en Nouvelle-Angleterre. Pendant toute cette période, les principaux humoristes de ce groupe provincial appartiennent aux districts de l’extrême Sud et du Sud-Ouest, car, avec le développement des plantations de coton, ces régions s’accroissaient rapidement et présentaient une grande variété de types excentriques. Le Centre-Ouest, d’un développement plus régulier, offrait un terrain moins fertile ; l’humour d’au delà du Mississipi commença à se manifester avant la guerre civile, mais n’atteignit son apogée que plusieurs années après. Le grand cours d’eau fut un chemin naturel de l’humour. Les histoires grivoises ou facétieuses contées à profusion à bord des bateaux se répandaient de toutes parts dans le pays, et ce furent les humoristes du Sud qui produisirent de quoi faire rire toute l’Amérique pendant le dernier quart du XIX* siècle.

L’ainé d’entre eux et non le moins amusant fut le juge Augustus Baldwin Longstreet (1790-1870), de Géorgie, fils d’un inventeur qui lança avec succès un bateau h vapeur quelques jours seulement après Fulton. Augustus Longstreet, héritier du génie de son père, l’utilisa dans