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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/410

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402 LITTERATURE AMERICAINE

le pavs qui put produire quelque chose d’aussi original sous la forme d’un homme, ait pu être complètement stérile en matière de création originale dans les lettres. Comme nous l’avons vu, le caractère le plus distinctif de la littérature américaine est son adaptation aux besoins d’un peuple sain d’esprit et pur de cœur. Franklin sur un terrain, Cooper sur un autre, Longfellow et Whittier sur un autre encore, en dépit de leurs emprunts à la culture britannique ou européenne, sont d’authentiques produits de l’Amérique et ils furent compris de leurs lecteurs parce que ce qu’ils écrivaient était applicable aux conditions de la vie américaine. Lincoln s’éleva à la présidence parce que sur le terrain politique il sut comprendre les désirs de ces gens simples qui connaissaient au moins le « Village Blacksmith » et le « Psalm of Life » de Longfellow. Les lettres de Lincoln, ses discours contre Douglas, son adresse merveilleusement claire et courageuse à la Cooper Union en 1860, ses rapports administratifs montrent combien intensément il était de ce peuple dont le caractère avait déterminé la tendance démocratique et utilitaire de la littérature nationale. 11 en représentait un élément particulièrement remarquable, et, plus on étudie sa vie, plus on incline à penser que son accession à la présidence fut à peine moins naturelle que l’élévation de Franklin à un rang éminent parmi les colons ses concitoyens, ou que la conquête que fit plus tard Longfellow du cœur national. Les paroles et les actes de Lincoln et les ouvrages des auteurs populaires de son temps sont marqués au coin de la simplicité et des saines aspirations démocratiques. Mais Lincoln et les autres pouvaient s’inspirer non seulement de l’expérience américaine mais encore de la culture de l’Angleterre. Lincoln tira de ses lectures de la Bible et de Shake-