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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/76

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68 LA PÉRIODE COLONIALE (1607-1764)

meilleur est emprunté à « Lycidas ». Comme Godfrcy, Evans dut faire un apprentissage d’une nature peu compatible avec ses dispositions ; il entra ensuite au collège, alla recevoir l’ordination en Angleterre, revint en mission dans le New Jersey et mourut à l’âge de vingt-cinq ans. On ne saurait, pas plus que Godfrey, le comparer à Keats ; pourtant, lui aussi manifeste un talent plein de promesses, spécialement dans son ambitieuse Ode on the Prospect of Peace 1161. C’était un indice heureux que ces jeunes gens imitassent Gray et CoUius plutôt que Pope.

On rencontre, chez tous ces poètes de la Pennsylvanie, plus de finesse que chez leurs confrères de la Nouvelle-Angleterre ; malgré leurs dociles imitations, ils témoignent d’aspirations personnelles, se lançant dans des tentatives nouvelles, l’ode et le drame poétique. Ils révèlent aussi un attachement marqué pour leur ville et leur colonie, et ils indiquent déjà que, tout en restant coloniaux, ils sont prêts à devenir des Américains. 11 serait excessif de les étudier et de les analyser en détail, ou de recommander la lecture de leurs vers, mais les œuvres qu’ils ont laissées suffisent h prouver que les colonies américaines, avaient fait, intellectuellement aussi bien que matériellement, des progrès que les hommes d’Etat de la mèrepatrie eussent été bien avisés d’apprécier à leur juste valeur.