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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/84

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76 LA PERIODE COLONIALE (1607-1764)

avait été élevé en Angleterre, mais il ne subit qu’assez peu l’influence de la culture européenne, et il ne possédait pas les prétentions seigneuriales communes aux opulents planteurs. 11 n’eût sans doute jamais fait acte d’auteur si, lors d’une visite d’affaires à Londres en 1703, un libraire ne lui avait soumis les brochures du British Empire in America d’Oldmixon, ayant trait à la Virginie et aux Carolines. La pleine connaissance qu’il possédait de son pays le mettait à même de redresser les nombreuses erreurs commises par l’écrivain britannique ; aussi entreprit-il de les corriger. C’est dans ce but qu’il composa son History and Présent State of Virginia, qui parut en 1705, fut traduite en français, et qui, en 1722, six ans après la mort de l’auteur, fut publiée en une édition considérablement augmentée. L’ouvrage mérite l’accueil flatteur qu’il reçut, non pas tant à cause de sa valeur historique que comme un tableau extrêmement animé, dépeignant une population dont l’existence est elle-même très animée. Beverley écrivait sans la moindre prétention littéraire ; aussi son livre sincère nous donnet-il une très exacte représentation de son époque et peut-il être lu encore aujourd’hui avec plaisir.

Un autre Présent State of Virginia, publié à Londres dix-neuf ans plus tard (1724) par le Rév. Hugh Jones, nous apprend que la jeunesse virginienne, bien que d’esprit délié, visait de préférence un but utilitaire dans le choix de ses études.

Des coutumes et des idées différentes commençaient à séparer de la mère-patrie les colonies américaines, puisque celles-ci jugeaient nécessaire de créer pour leur défense une littérature explicative. Les observations de Jones à propos de ses collégiens et de leurs prédispositions de Virginiens, et même déjà d’Américains, à