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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/87

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LA PKOSE DE LA DEHNIJÎKE PERIODE COLONIALE 79

terons pas ici, car de simples listes de noms et de dates n’ollVent aucun intérôt et sont plutôt dangereuses pour l’historien de la littérature. Un des contemporains de Prince, pourtant, mérite une mention spéciale, non qu’il lût un historien scientifique, mais à cause du pittoresque de son style. William Douglass, médecin écossais de bonne lamille, se fixa en 1718 à Boston où il mourut en 1752, âgé de soixante et un ans. C’est un représentant de l’esprit iconoclaste et rationaliste qui caractérisa quelques-uns des premiers déistes anglais, ce qui le dépaysait complètement dans son entourage puritain et l’engagea d’ailleurs dans de continuelles controverses. Il les dépeint dans son Summary, Historical and PoUtical, ofthe First Plantin^, Progressive Improvernents, and Présent State of the British Settlements in Nortli America — ouvrage publié h Boston en deux volumes (1748-53). Dans cette curieuse composition, on trouve beaucoup de l’humeur de Swift et un peu des bizarreries de Sterne, tout ensemble.

Que Douglass ait pu vivre à Boston, cela nous est une preuve de la tolérance croissante qui régnait dans la Nouvelle-Angleterre ; mais cela ne prouve pas encore que le clergé « brahmanique » eût d’aucune façon disparu de la place. Les auteurs religieux du xviii^ siècle furent peut-être absolument inférieurs en puissance et en autorité à leurs devanciers ; toujours est-il qu’ils constituent une formidable armée de féconds écrivains. Nous en avons déjà examiné quelques-uns à d’autres titres ; à ceux-là nous pourrions ajouter des autorités comme John Higginson ; John Barnard, dont V Autobiography est intéressante ; Samuel Willard, dont le Complète Body of Divinity de 1726 est le premier in-folio américain ; et Samuel Johnson, le premier président de King’s Collège