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grant acéement qu’il voit en li. Graal. Acéement se trouve dans les Poësies de Thibaut, Roi de Navare.

ACELLARO. Voyez ABYSO.

ACENSEMENT. Voyez ACCENSEMENT.

ACENSER. Voyez ACCENSER.

ACEPHALE. s. m. Acephalus. Proprement, qui n’a point de chef, de l’α privatif, & de ϰεφαλή tête, chef. On a donné ce nom, 1° à ceux qui, dans l’affaire du Concile d’Ephèse ne voulurent suivre ni S. Cyrille, ni S. Jean d’Antioche : 2° à des hérétiques du Ve siècle, qui suivirent d’abord Pierre Mongus, ou Moggus : puis l’abandonnèrent, parce qu’il souscrivit au Concile de Chalcédoine. Ils suivoient les erreurs d’Eutichès. Et sous l’empire de Justin, les Sectateurs de Sévère d’Antioche, & généralement tous ceux qui ne voulurent pas recevoir le Concile de Chalcédoine, furent appelles Acéphales. Quelques-uns prétendent que ce nom signifie hésitans ; & que parce qu’ils tenoient la neutralité pour les décrets du Concile de Chalcédoine, qu’ils ne se déterminoient à rien, qu’ils hésitoient quand on les pressoit, ils furent appelés Acéphales ; C’est-à-dire, hésitans. Mais l’autre opinion est plus vraie, & Acéphale n’a point ce sens. Voyez Bolland, T. I. Anastase le Bibliothécaire appelle l’exemption de la juridiction du Patriarche, Autocéphalie, Autocephalia. 5° On a appelé Acéphales, les clercs qui ne vivoient pas sous la discipline ecclésiastique d’un Evêque. Isidore, de Eccles. off. Lib. III. Les Conciles de Mayence, Can. 22 de Paris, Can. lO de Pavie en 850, Can. 18, &c. ont fait différens réglemens contre ces clercs Acéphales. On en trouve encore dans les Capitulaires de Charles le Chauve, I. VI, C. 57, dans Burchard, L.II, C. 226, dans Réginon à l’an de J. C. 865. Baronius à l’année 1090. Hucbert, frère de Thierberge concubine de Lothaire, fut appelé Acéphale, parce que, comme disent les Annales de Metz à l’an 864. de J. C. il étoit Clerc marié, & par là non soumis aux règles de la cléricature ; ou comme d’autres écrivent, parce que son Monastère étoit exempt de la juridiction de l’Evêque. Cependant les Moines exempts de la juridiction de l’Evêque, ne sont point Acéphales ; car Godefroy, Abbé de Vendôme, dit dans sa 27e Lettre du livre second ; Nous ne sommes point Acéphales, puisque nous avons pour chef Jésus-Christ, & après lui le souverain Pontife. 4° Dans les Loix de Henri I, Roi d’Angleterre, on appelle Acéphales les pauvres qui n’ayant rien, ne tiennent point de biens en fief, ni du Roi, ni des Evêques, ni des Barons, ou Seigneurs féodaux ; & ainsi sont en quelque forte sans chef. Voyez le Gloff. de Du Fresne. Voyez Nicéphore, L. XVIII. 54. Evagr. L. III. C. 31. Baron. aux années 432, 482, 492, 513, 536, 538, 546, 553. Hornius, Hist. Eccles. Nov. Test. Per. I, Art. 3, §. 48 & 49. Les Acéphales sont appelés Acéphalites dans Isidore, L. VIII, C. XV, & dans la Chronique d’Adon de Vienne. Voyez encore les Notes du P. Sirmond sur Facundus Hermianensis.

☞ ACÉPHALES. s. m. pl. Hommes sans tête. La fable dit qu’il y avoit au nord des Hyperboréens, (c’est-à dire, vers la Russie & la grande Tartarie d’aujourd’hui) un peuple d’Acéphales. Ce qui doit se prendre au figuré d’un peuple de barbares, qui vivoient alors sans chef, sans subordination, sans société.

ACÉPHALITE. s. m. Acephalita. Hérétique. Voyez Acéphale ; c’est la même chose. Le Chanoine Régulier de Léon, qui a écrit la vie de S. Isidore de Séville, dit Acephalita, & marque que cette Secte étoit fort étendue en Espagne & en France, au temps de ce Saint. Peut-être que dans ces pays-là on les nommoit alors Acéphalites, & non pas Acéphales.

ACERBE, adj. Ce qui est acre, verd, âpre. Acerbus. Les Médecins tiennent que ce goût est mitoyen entre l’aigre, l’acide, & l’amer. Ils appellent du vin acerbe, du vin fait de raisins qui ne sont pas encore mûrs. Tous les fruits avant leur maturité ont un goût acerbe. La saveur acerbe, est une des trois saveurs froides. Elle est formée d’une substance terrestre & aqueuse au 3e degré. Ce mot est latin, acerbus. Hors la Médecine l’on ne s’en sert point : on dit âpre.

ACÉRER. v. act. Terme de Taillandier. Garnir d’acier un outil de fer ; y joindre ou appliquer de l’acier, soit à la


pointe, comme aux burins ; soit au tranchant, comme aux couteaux & cimeterres ; soit sur la face entière des outils, comme aux enclûmes, &c. Durare ferri aciem chalybe. On a dit acérer pour aciérer.

Acéré, ée. part. & adj. Qui est d’acier, ou ce à quoi on a joint & appliqué de l’acier. Ferrum chalybe duratum. On le dit des instrumens de fer destinés à couper, à limer, à trancher, à forger. Un cimeterre acéré & bien tranchant. Les enclumes, les bigornes, & autres outils semblables sont aussi acérés, parce qu’on les couvre d’acier.

Il poursuit, & d’un trait qui fait bruit de son aîle,
Et qui porte une pointe acérée & mortelle. P. le M.

On le dit en termes de Médecine & de Pharmacie, pour signifier une saveur austère & astringente.

Acéré, s’emploie par quelques-uns au figuré, pour signifier, mordant, perçant, tranchant. C’est une plume bien acérée. La pauvreté est un glaive bien acéré. Mau. Il faut pourtant s’en servir avec discrétion.

ACERIDES. s. m. Terme de Pharmacie. C’est un emplâtre fait sans cire, tel qu’est celui qu’on nomme emplâtre de Nuremberg. Emplastrum Norimhergense. Hart.

☞ ACERNO. Ville épiscopale de la principauté citérieure, au royaume de Naples. Acernum. Elle est entre Salerne & Couza.

☞ ACERRA. Ville épiscopale du royaume de Naples dans la terre de Labour. Acerra. Elle est sur la rivière de Patria, entre Naples & Capoue.

☞ ACERTAINER. v. a. Vieux mot. Assurer, certifier. Asseverare, certiorem facere.

Quant au travail, bien je vous acertaine
Qu’incessamment y serai exposée. Marot.

ACÉSIEN. s. m. Acesius. Surnom que les Eléens donnoient à Apollon. Pausanias, L. VI. Tristan, T. I, p. 600.

☞ ACÉSINÉ, ÉE. adj. Vieux mot. Qui est en embonpoint. Belle, gente & acésinée.

ACESMEMENT. s. m. Vieux mot, qui veut dire, ajustement. Ornatus, Cultus.

ACESMER. v. a. Orner, ajuster. Ornare. Ce mot n’est plus en usage.

☞ ACESMÉ, ÉE. adj. Vieux mot. Embelli, orné.

De grant beauté est certes acesmée.
Celle pour cui mes cuers est si sopris.

Gasse-Brules
.

ACESMES, & ACHESMES. subst. plur. Vieux mot, qui veut dire, Habillemens, atours de femme. Mundus muliebris. Quand la Déesse a mis bas ses habits & achesmes, qu’elle eut deffeublé coiffe, guimple, atour, & autre accoutrement de tête, termaillets, chaînes, anneaux, bulletes, & tissus, jusqu’aux galoches dorées. Jean le Maire.

☞ ACESO. s. f. Fille d’Esculape, à qui la fable attribue une connoissance profonde de la Médecine. Le Clerc prétend que les Anciens, sous l’allégorie d’Acéso, ont voulu désigner un air épuré par les rayons du soleil, & rendu par-là salubre & propre à réparer les forces de ceux qui le respirent.

☞ ACESTE. s. m. Roi de Sicile, étoit fils du fleuve Crinisus & d’Egeste, fille d’Hippotas:c’est-à-dire, que ce Crinisus étoit le Roi ou le Seigneur d’un canton de Sicile où couloit ce fleuve, ou bien qu’il portoit le même nom.

ACETABULE. s. m. Terme d’Anatomie. Acetabulum. Il a différentes significations. Il se dit des cavités profondes de quelques os, dans lesquels sont reçues de grosses têtes d’autres os, pour faire les mouvemens. La cavité de l’os ischium, qui reçoit la tête de l’os de la cuisse, est appelée Acétabule, Cotyle ou Cotyloïde.

Il se dit d’une autre chose dont les Anatomistes ne conviennent point ; les uns appellent Acétabules les orifices des vaisseaux répandus dans la surface interne de la matrice; Harvée croit que ce sont de petites cellules du placenta, ou de ce qui tient lieu de placenta dans les femelles de plusieurs animaux. Le sentiment le plus probable est celui dans lequel on dit que les acetabules sont ces glandes qui s’élèvent dans la matrice des brebis & des chèvres, lorsqu’elles sont pleines, & qui sont ainsi appelées, parce qu’elles sont


faites