ALA feconde lettre de TAlphabct, & la pre miere des confones. La prononciation du B approche un peu du cri & du bèlement des moutons : il n’y a dedifference quc cel le qui cft cntre bé
- &bè.
On dit d’un hommeignorant , Ä ne f ;ait ni -4 ni B. voyez la Lettreae. On dit auffi d’un hom mc malin , qu’il eft Ę au 8, pour dire qu’il eft ou börgne, ou boiiu, ouboiteux , par ce que ceux qui font tels , font ordinaircmcnt malins. Mais cela fe doit mcttrc au rang des proverbcs. B, chezles Anciens , étoit une lettre numerale qui fignifioit 3oo. fuivant ce vers : Et B trecentum per fe retinere videtnr. Quand on mettoit une lignc par deffus , cllc fignifioit trois mille. E qüarre, & B mol, font des termes & des mar ques de Mufiquc , qui fe mettent au com mencement dcs rcgletspour marqucr la qualité du chant. Le B quarre eft leton naturel& ordinaire qui rend 1e áí plus dur& plus rude. Il n’a pas bcfoin de marque particuliere. On J’a ainfi nommé, parceque les choßes quarrées font plus dwresque les rondes. Le B mol £ marque toùjours par un B fimple, qui fait que la voix chante plüs aifément,à caüfe u’il fait feulement le démi-ton , & chante le j ; où le B quarre fait le mi. Dansle chant de B quarreil yaun ton entierde la premiere notte àTa £ ; &dans le B molil n’y a qu’un demi-ton :dcforte que leurdifferen ce confifte en la feulc tranfpofition d’un dcmi ton cntre la premicre & la fecondc, ou cntre la feconde & la-troifiéme notte. BAA. BAAILLER. Voyez Ba1l1.er. BA AR A S. f. m. eft une plante apparemment fabuleufe, dont parle Jofephc, qui à une cou leur de feu , étincelante comme une étoile , qui fuitfous terre , & qu’on ne pcut arrêter, jufqu’à ce qu’on jette de 1’urine de femmc, ou de fon fiux ;menftrual. Elle fait mourir quiconque la touche : deforte que pour 1’arracher on là dé chaufte tout alentour , & on y attache un chien qui meurten 1’arrachant , après quoy on la pcut manicr fans danger. BAB. b A-B£U RR E. f. m. Lait de beurre qui n’eft pas encorc pris ou cn confiftencede beurre, ou uidemcurc après quele beurre eft fait. B AIB I CH E. f. f. Petite chicnne. Catella , canicula. Vous perdez pour Babiche , des pleurs qui fuffiroient pour racheter un Roi. VoIr. B A B I L. f. m. Abondance de paroles für des chofes de ncant ou fuperflués ; ùn parler conti nucl & importun. Garrulitas , loquacitas. Lcs femmes & les vieiilards ont toùjours trop de babil. Nicod dérive ce mot de-Bábel , où fe fit la confufion des langues. Mcnage veut quif vicnnedc b :mbinare,Tqui a été fáit deÄ. Italien diminutif de bämbo , lequel eft derivé du Syriaquc babion, qui figifieTenfam , d’où qn a fait auffi babiolê & bimbelots , fignifiant des poupées. BABILLARD, aRDE. adj.Qujparlecon tinuellemcnt , & qui ne dit que des chofès de neant. Garrulas , loqu tx. C’cft un franc ba billard. M o l. L’hirondellc eft babillarde. AB.lANc. BAb1l1.ARd,féditauffid’unindifcretquine f ;auroittcnirfà `angue ; qui repetetout ccqu’il a quidire. Laj9 ;c cft d’ordinaircimprudciitc , $« i» bullarde. on appelle en termes de Chaffe, un chien babil lari, lorfqu’il crie par ardcur, ou lorfqu’il cft horsdes voyes. 8ABILLER.v.n.Parlerfansceffe,&nedire que desbagatcllcs, & dcs chofcs inutilcs. Garri re, Blaterare. c’eft veritaùlementla towr de Babilone , Car chacum y babillc &• tout du long de l’aume. MoL. On dit, qu’un homme ne fait que babiller, lorf qu’il parlc & prometbcaucoup, & qu’il n’exs cute ficn ; qü’il ne dit rien de folide, qui puiffe tcrminer uneaffaire. Au refte les mots de babul lard & de babiller ne font cnufage qucdans lc ftile familier & comique. BABILLOIRE.VoyezCaQuEro1RE. BA BI N E. f. f. Lewre de certains animaux , comme gucnons, chars & chiens , &c. Labia , labella. Öc chat a trouvé quclquc cholc à nan ger, ilfe lecheles babines. BA b 1 N e, fe ditimproprement dc 1’homme ences phrafes proverbiales. Il s’eft donné dc fon bicn parles bàbines. Il faut qu’il s’en torchc lcs babi hes ; pour dire, qu’il n’en tätera pas. -On dit aufli d’un hypocrite, qu’ifremuè bienles babines ; quandil ne pric Dicu quc des lc v reS, / BABIOLE. f.f.Chofedepeu devaleur& puerile. Crepundia. On amufe les enfans avcc toutes fortes de babioles. Cc iivre 1’a iien dc fo lide, il n’y a quedes chofespueriles, des babio les. DuCange le dcrive debaube !la , mot de la bafleLatinité, qui fignificit petitjoyau. Les Ita licns appellent des poupées , bambale. BABOUCHES.T. f. Efpecedefouliersdont fe fervent les Siamois. Ils font pointus fans quarier ni talon. Iis les quittcnt aux portes, chez autruy & chez eux-mêmes, pour ne pas falir les lieux où ils entrent. B A B O V I N. f. m. Gros finge.Simius. Rabelais cite un livre burlefquc de Marmorctus, de Ba bouinis , & Singis. BABou1n,fignificauffi,unMarmoufet,ou vilaine figure qu’on fait baifer par force à ccux à qui on veut fairequelque honte. Imago ridi cu’um im modum effòrmata. On ditfigurément, Fairebaifer le babouim àquelqu’un ; pour dire, 1’obliger à faire quclquc foumiffion , quclquc traitté dcfavantageux malgré lui. qu’on dit aux petits cifans Fufium,cuius, Vous étes un pctit baboun. Vous êtes unc Pctitc ba bouime. BAC. B A C. f. m. Grandbateau plat quin’a ni pouppe ni proué, & qui cft ouvért par le dcvant & le gerriere, que I’on abaille fur le rivage, pour y fairc cntrcr les char ettes & carrolies Ponto. Les bacstiennent ordinairement par de anncaux à de grandes cordes attachées àux deux bords de la riviere, pourla traverfer. Le droit de bac eft un droit feigncurialqui s’afferme : cequ’on mage. Menage derive ce mot dc barca , ou bar cus. Mais il vient plutôt de bach Allemand , qui fignifie vaiffeau & riviere ; oubicn de bac dit qu’on a ufè du mot de backus & de bacus pour fignifier un bac de riviere , d’où on a fait auffi bacula, pour fignifier un bacquet. Ifidore dit qu*les Latins1’appelloient linter,& quc&’étoit un batcaucrcufe d’une ftule poutre. ’ Les Fontaiiiers appellent auffi Bacun peti, baffin de fontainc w B A CA LA S. Terme de Marine. Pieces debois de 4. pieds de longueur ; .qui fe cloiicntfur la couverture de la poupe , & fe continuent juf qu’aux cordelettes. *• BACCALAUREAT.f.m.Baccalaureatur. C’eft le premier des degrez qu’on donnc dans les Univerfitez pour les fciences de Thcologie, de Medcciue , í Droit Civil , & Canon. Woycz BAcHEL1ER, BABou1N,1NE.f.m.&£ cftauffiuneinjure appelle en que’ques lieux Pontenage ou Ponto- ! ¢i, dont-Arrian a ufé pour un pomt Du-Cange ; - Ε AccH A N A L E S.f. f. Bacchanalia.C&toit autrefois unc fête de Bacchus chez les Payens. Lcs Atheniens la folennifoicnt avec beaucoup d’appareil , & ils comptoient même lcs années pafla célébration de cette féte avant qu’ils lcs comptaffent par les Olympiades, Il s’y com metíoit bcaucoup d’excés , & de diffolutions. Maintenant c’eft une réjouiffance ou mafcaradc qu’on fait au É ?, où on fe couronne de lierre, & où onimite cesancicnnes fétes. Je hais ces repas où lajoye reffemblcà la fureur, & qui tiennent un peü de la fête des Bacchamales, M. S cu d. On appclle auffi la fête dcs Bacchana los , orgie, dumot Grec àpyò, qui fignifie fu reur , &emportement : par rapport à cequifc paffoit dansccs folennitez. •. L’örigine des B.icchanales vient des Egyptiens. Un certain Melampus les apporta d’Egypte en Gre Cc, ÉÉÉÉ Sicile liv. 1. defes antiq. chap, a. Plutarque dans fon livre d’Ifis& d’Ofiris fait auffi vénir d’Egypte les Bacchamales. La Ceres dcs Grecseftfelon lui 1’Ifis des Egy ptiens , & lcur Ofiriseft le Bacchus des Grecs. La forme & la difpofitiondcs Bacchanales de pemdoit chezles Atheniens dc 1’.4rchom ou pre mier Magiftrat , comme nous 1’apprenons de Pollux liv. 8. chap. 9. Ellc &toitfimple dansles commencemens , mais ellc fc fit dans la fuite avcc tantd’apparat,& mémc avectant de íále tcz , que les Romains , qui en curent honte la defendirent dans toute l’Italie. Les anciens Pe rcs ont fort reproché aux Payens les dcfordrcs & les abominations des Bacchanales parmi les Grecs. Pierre Caftellana traité à forid de certe fétc dans fonlivre intitulé Eortologiom , qui a été imprimé in 89. à Anvers , & quicft poftericur a celuy quc Mcurfius à &ciit fur la même ma ticre. On appelle auffi Bacchanales , des tablcaux oubas rcliefs qui nous reftent de 1’Antiquité , où ces fêtes font figurées ; & cc font d’ordinaire des danfes , & des nuditez. On voit .ncore des Bac chanales dans p’uficurs frifcs anciennes. Il n’y a rien de plus plaifati : , & de plus gracieux que les Ba.chanales peintcs par le Pouffin. FeL1b. BACCH A N T E. f. f. Fcmme qui celebroit autrefois les Fètesde Bacchus. Baccha. C’etoit d’abord le nom des femmes qui fuivirent Bac chus à la conquére des Indcs ; portant à la main un Thyrfe ; c’eft-à-dire une petite lance cou
- verte de licrre & de pampre, & chantaut par
tout fes viéìoiies, & fes triomphes. Enfuite el les inftituercnt à l’honneur de Bácchus des fétes qu’on appella B cchanales. Ces Bacchantes, ou cesPrétrcffes duDieudu vin, pendant la cé rémonie couroient vetuês de peaux dc tigres, toutcs échevclées, avec leur Thyrfe, & avec des torches , & des fiambeaux, criant comme des furieufes , & avec des hurlemens effroya bles, euhvè Evam , euhoe Bacche. Cc furcnt.lcs Bacchantesqui dechirerent Orph&e. Ba c cH aN r£. Bacchans. Se dit figurément d’u- | ncfcmmc en fureur, emportée de colere, de ra |_ ge,oud’amour. BACCHARIS.f.f.Plantequieftfortcom mune aux environs dc Montpellier, d’où vienc | qu’on 1’appellc Baccharis, de Mom. tpellier. Ea Latin Conixa major vulgaris. C’cft’une efpece deConif.VoyezCoN1sE. BACCHIQÜE.adj.m.&f. Bacchicus.Quj apparticnt à Bacchus. Odc ou chanfon Bacchí que, c’eft une chanfonà boire. Troupe B rcchi que fe dit poëtiquement d’une troupe de beu veurs qui font debauche. Plutarque dit , que M. Antoine qui vouloitimiter Bacchus , fit tine cntrec folemnelle dans Ephefe, avcc unc pom peBacchique. .rès-fuperbe. Emfuite aver folenmité, Toute nôtre Bacchique bamdo, But um gramd verre à ta fanté. LA CHAP1 BACCHUS.f.m.Dieudelavigne&duvin chez lcs Payens. II étoit invoqué par les debau chcz, à caufc qu’onlc croioitinventeur du vin. - Bacchus ,