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selle contre ces faux pasteurs, et ne leur donnez pas vos enfants à instruire.

Quand nous serons tous parvenus à cet âge de virilité dont parle saint Paul ; au temps de la plénitude du Christ, nous n’aurons plus besoin de prêtres, car tous les chrétiens seront prêtres et rois, selon la promesse des Écritures.

Et cette parole du grand apôtre devrait fort inquiéter ceux qui refusent de croire au progrès.

Toutefois, en attendant cette glorieuse époque, considérons l’Église enseignante comme une école, et demandons-lui compte de ses doctrines morales et politiques avant de lui confier nos enfants !

Je ne m’adresse pas ici aux parias. Je sais que les enfants des parias n’ont pour précepteur que la misère et pour école que le malheur. Pour ceux-là il n’y a point d’Église, comme il n’y a point de société ni d’avenir !

Et maintenant moi, la paria, j’ose ajouter qu’une Église dont la porte se ferme à celui qui souffre est un temple de l’enfer.

Je dis que le Christ, paria comme moi s’il revenait au monde, ne trouverait peut-être pas un prêtre pour l’absoudre de sa pauvreté et de ses vertus !

Cherchons donc des symboles d’avenir dans