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contre la société dont elle avait tant souffert ont un peu de véhémence et d’amertume ; les heureux lui pardonneront et les malheureux la comprendront. Quant à l’ordre social, il n’en sera pas moins toujours le même tant que Dieu voudra.

Du reste, ne fût-ce qu’au point de vue de la curiosité, cette publication ne peut manquer d’avoir du succès. Je livre donc au public ce qu’on m’a confié pour lui, je n’ai prêté à Flora que ma rédaction dans les endroits que ses notes laissaient embarrassés ou douteux, mais toujours selon ses traditions verbales.

C’est en un mot sa pensée et non la mienne que je soumets au jugement de l’opinion ; car, pour moi, je suis las d’avoir des pensées que personne ne partage, et je me retire d’une lice où j’ai combattu douloureusement et généreusement peut-être, quoique sans encouragements et sans gloire, pour achever de mourir dans l’ombre en priant sur les tombeaux des nobles cœurs qu’on oublie et