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vous demander votre coopération pour édifier son premier palais. — Vous, Nobles Seigneurs, qui habitez dans les villes vos vastes et magnifiques demeures, — qui possédez dans toute la France des châteaux dignes d’être des résidences royales, — vous qui vivez avec un faste princier, est-ce que vous refuseriez de donner quelques petites offrandes prises sur votre superflu aux travailleurs qui labourent vos terres, tissent vos riches étoffes de velours et de soie, — cultivent vos magnifiques serres, afin que vous ayiez sur votre table, en toutes saisons, de beaux fruits et de belles fleurs, — soignent vos forêts, vos chevaux et vos chiens, afin que vous puissiez prendre le plaisir de la chasse, — en un mot travaillent 14 heures par jour pour que vous puissiez jouir à bon marché de toutes les superfluités du luxe le plus raffiné.

Non, sans doute, vous ne nous refuserez pas. Un de vos plus grands mérites est de savoir donner. — L’UNION OUVRIÈRE recevra avec gratitude les gracieuses offrandes que vous voudrez bien lui envoyer pour son premier palais.


27. Aux Chefs d’usines.

Messieurs et Patrons,

En nous faisant travailler, vous vivez vous et votre famille comme des banquiers anglais. Vous amassez des richesses plus ou moins considérables. — Nous, en travaillant pour vous, nous avons bien de la peine à vivre et à nourrir notre pauvre famille. — Ceci est de l’ordre légal. — Aussi, remarquez bien que nous ne récriminons pas ; nous ne vous accusons pas ; nous constatons seulement ce qui est. Aujourd’hui enfin, les ouvriers connaissent la cause de leurs maux, et voulant les faire cesser, ils se sont UNIS.