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comme le couvent, la caserne, l’hôpital, le collége provoquent la répugnance et le dégoût. Or, je ne conçois de séjour agréable que là, où chaque individu peut jouir du bien-être, de l’activité et du repos, selon son age, et surtout d’une grande somme de liberté. Comme chacun de ces palais doit donner asile à 2 ou 3000 individus de sexe, d’âge, de métier et de goûts différents, il faut autant que possible, que chacun puisse se mouvoir sans gêner son voisin, et c’est là une immense difficulté. Ensuite, il faut songer que les palais de l’UNION OUVRIÈRE seront de grands centres d’activité. Il y aura là, travaux industriels, travaux agricoles, instruction morale et professionnelle pour les enfants, divertissements servant de récompenses et de délassements pour tous les travailleurs. La construction de ces palais doit donc satisfaire à la fois aux exigences de l’habitation intérieure et de la vie domestique, aux exigences de l’atelier, et enfin aux besoins si nombreux et si variés des travaux de l’agriculture. Il ne s’agit donc, pas seulement de faire une habitation, une usine, une ferme ; ici les trois doivent être combinés de manière à ne faire qu’un ; en effet, les trois sont les membres d’un même corps, et ce corps doit être beau et très bien proportionné. L’architecte devra donc établir, avec le plus grand soin, et déterminer avec une exactitude rigoureuse, quels doivent être les rapports qui relient entre elles ces trois constructions ne faisant qu’une, et s’il veut que l’ensemble présente une harmonie parfaite, il faut qu’il donne à chacune des parties son développement complet. Or, la construction d’une vaste habitation commune, en même temps triple et une, et qui remplirait à la fois des conditions de beauté, de comfort, de liberté, capables de satisfaire aux nécessités d’un nombre de natures aussi variées, me paraît un important problème à résoudre. Je ne connais qu’un archi-