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loi fondamentale de développer simultanément les facultés aimantes et intelligentes de chaque enfant.

59. Si l’on veut atteindre ce double résultat, il faut introduire dans la méthode à suivre un ressort très puissant, — le pourquoi. La méthode Jacotot repose en partie sur le pourquoi ; cependant je voudrais qu’on lui donnât une acception plus large. — Appliquer le pourquoi aux solutions des grandes questions de l’ordre moral, social et philosophique, et cela dans l’enseignement journalier donné aux enfants de la classe du peuple, serait le moyen de faire marcher l’intelligence humaine à pas de géant.

60. Donc, au lieu de fatiguer la tête de l’enfant en surchargeant sa mémoire d’une foule de choses inutiles, on s’occuperait uniquement de développer son entendement par l’étude des pourquoi, expliquée en toutes choses. — Un enfant instruit de cette manière, à 12 ou 14 ans, pourrait se rendre compte du pourquoi de tout ce qu’on lui ferait faire, et même de tout ce qui est, au moins dans une certaine limite. — Cette méthode des pourquoi est tellement supérieure à toutes les autres, qu’il y aurait à cet égard un traité spécial à faire, et ce traité servirait de rudiment dans toutes les salles d’étude des palais.

61. Les directeurs de l’éducation s’entendraient avec les directeurs des travaux d’atelier et d’agriculture, afin de faire marcher les trois choses de front. Il faudrait consulter les ouvrages de Fourier. La partie où il traite de l’éducation industrielle des enfants contient de très bonnes choses. Mettant de côté son système, on prendrait seulement chez lui tout ce qu’on jugerait pouvoir être appliqué aux jeunes élèves du palais de l’UNION OUVRIÈRE. On pourrait prendre aussi dans Owen : sa méthode d’enseignement se rapproche de celle que je propose (Le Pourquoi).