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leur part dans les bénéfices des travaux. De telles conditions offriraient à la classe bourgeoise d’immenses avantages dont elle s’empresserait de profiter pour ses enfants. Les petits rentiers, les petits commerçants, les cultivateurs, les artistes peu fortunés, etc., seraient enchantés de pouvoir placer leurs enfants (avec la certitude qu’ils seraient bien élevés et auraient un état) en ne payant pour cela que quatre années de pension. Je jette cette idée en avant parce que je la crois réalisable et susceptible d’être utile à la classe des petits bourgeois, qu’il faut attirer par tous les avantages possibles à la cause de la classe ouvrière ; mais ceci, comme le reste, est à l’état d’ébauche et mérite d’être examiné mûrement.

70. Je voudrais aussi, comme acte de haute religiosité, que chaque palais offrit l’hospitalité à douze personnes (six hommes et six femmes) qui auraient pour titre hôtes du palais. Le choix de ces hôtes se ferait parmi des vieillards (ils ne pourraient être admis avant 60 ans) artistes, professeurs, savants, écrivains sans ressources. On admettrait de préférence des étrangers. Dans toutes les cérémonies les hôtes auraient les places d’honneur ; cette libéralité serait une moralité en action, qui apprendrait aux enfants à respecter le talent jusques dans la pauvreté. La présence de ces douze hôtes, traités avec toutes sortes d’égards et de considération, ferait plus d’impression sur l’esprit des enfants habitués à saluer l’étranger avec vénération, que les belles tirades en vers et en prose débitées par nos poètes et romanciers, sur le respect dû au malheur, au talent, à l’âge, etc.


IX. — Résultats que devra avoir nécessairement cette éducation.

71. Les résultats que doit avoir l’UNION OUVRIÈRE