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XXXV

et comiques qui me sont arrivées à ce sujet. Plus tard je ferai connaître combien m’a coûté de fatigues morales et physiques cet acte de haute charité. — Je n’exagère pas en disant que j’ai fait plus de deux cents courses dans toutes les directions de Paris (et à pied). — Je l’avoue, sous le rapport de la fatigue physique, je suis épuisée ; j’en suis même malade. — Mais je me hâte d’ajouter qu’au milieu de tant de peines, j’ai eu bien des joies. J’ai trouvé chez des personnes sur lesquelles je n’avais nullement compté, des âmes grandes, généreuses, désirant ardemment pouvoir faire le bien ; — et comprenant tout ce qu’il y avait de beau dans la mission que j’accomplissais, elles me témoignaient une considération pleine de bonté et de respect. Les quelques instants de conversation que j’ai eus avec ces personnes m’ont complètement dédommagée de tous les déboires que d’autres m’ont fait essuyer.

Si ce que j’ai dit des prétendus amis du peuple est de nature à étonner et attrister quelques personnes assez naïves pour juger du cœur d’un homme par les belles phrases que l’écrivain met dans ses livres… ce qui pourra étonner dans un autre sens, surtout les ouvriers, c’est d’apprendre que des bourgeois aux manières aristocratiques ont ac-