en convenir, en face d’un pareil état de choses, M. Enfantin a fait preuve d’une grande force et d’une
arrivent à New-Harmony, situé dans le district d’Indiana, sur les
bords de la Wabash, un de ces puissants fleuves qui arrosent
l’Amérique du Nord. Robert Owen avait acquis là trente mille
ares de terre, dont une partie était en rapport, dans une bourgade
pouvant loger deux mille âmes ; il y poursuivit avec ardeur
une belle expérience à laquelle il avait consacré et sa vie et sa
fortune de plusieurs millions. Au-dessus du principal bâtiment on
lisait cette inscription ; peut-être un peu pompeuse : Hall of
sciences, Palais des sciences'. Owen répandait ses doctrines par
la voie d’un journal intitulé : Free Enquirer, la Libre Recherche,
qu’il rédigeait avec le concours de ses élèves.
» Tel était donc le lieu où M. Phiquepal avait transporté ses
élèves ; tels étaient les maîtres sous la direction desquels le jeune
Dufour était appelé à recevoir une éducation qui, pour ne point
ressembler à celle qui lui a été donnée en Europe, n’en était pas
moins propre à en faire un homme, comme le témoignait, dans sa
correspondance, M. le baron de Beauséjour. »
Ici l’avocat analyse la correspondance de M. de Beauséjour et
de son pupille ; il en induit que celui-là était parfaitement instruit
de ce qui se passait à New-Harmony et du genre d’études auquel
son neveu y était soumis, sans en avoir jamais manifesté
aucun mécontentement.
« Cependant M. Phiquepal, jugeant sa présence nécessaire en
France, quitta momentanément New-Harmony, laissant ses élèves
confiés aux soins du fils d’Owen. Il emmena miss Francez Wright,
avec laquelle son mariage était décidé, et ils débarquèrent sur le
continent vers la fin de 1830. L’union projetée fut consacrée en
présence du général Lafayette.
» À cette époque, les idées de M. le baron de Beauséjour prirent
une autre direction. Il voulut avoir son neveu près de lui,
et le rappela vers le mois de juillet 1831. Il fit d’ailleurs l’accueil
le plus favorable à M. et Mme Phiquepal ; il leur remit une obligation
de 7,200 francs qui soldait la rétribution due à l’instituteur.
» De retour en France, le jeune Dufour, placé dans l’institut
commercial de M. Blanqui, y acheva son éducation, et il occupe