Page:Tristan Bernard - Contes de Pantruche.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au jour dit, je me rendis chez la comtesse, où je trouvai divers personnages illustres : Victor Cherbuliez, qui touchait 45 francs. Alphonse Allais, 70 francs par séance. Camille Saint-Saëns, au mois. Plus divers médecins, 30 francs en temps ordinaire et 120 francs pendant les épidémies (car, en ces moments, leur conversation devient passionnante).

Ce n’était pas la saison des peintres, qui, à cette époque de l’année, n’avaient généralement aucune saveur.

Je ne perdis pas ma soirée. Comme j’avais franchement égayé mon coin de table par des plaisanteries des plus spirituelles, le maître de la maison fut satisfait et me pria de revenir toutes les quinzaines.

De plus, Victor Cherbuliez me fit connaître un autre monsieur qui donnait des dîners et qui, lui, pouvait se permettre de rémunérer très largement ses convives de marque. Il faisait, en effet, payer les places à ses invités, moins notoires. Les places d’honneur, au milieu, coûtaient quarante francs, et les places