Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE BAIN EMPOISONNÉ.
SONNET.
VE le bon-heur eſt grand à quoy tu me deſtines ?
Agreable preſent des Nimphes d’vn ruiſſeau,
Bain qui viens de ſeruir de lict & de berceau,
De ſeiour & d’habit à cent beautez diuines.
Mais, que ie ſens icy de flames intestines,
Ô Merueille funeste ! ô prodige nouueau !
Amour en vn braſier a conuerty ceſte eau,
Et ces Roſes pour moy ſe changent en eſpines.
Ô Cieux ! que ce remede eſt pris mal à propos !
Ie rencontre vn ſupplice en cherchant du repos,
Tant le ioug eſt cruel où le Deſtin me lie.
Ie trouue dans ce bain mille pointes de fer,
Et ce qui fut naguere vn Ciel pour Roſelie,
Dés que i’y ſuis entré n’eſt plus rien qu’vn Enfer.