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CONTRE L’ABSENCE.

STANCES.



LA Terre dans ſes tremblemens,
La Mer en ſes débordemens,
Mais en ſa plus grande licence ;
Toutes les matieres de pleurs,
Et tous les plus cruels mal-heurs
Qui font ſouſpirer l’innocence ;
Au prix de maux que fait l’abſence,
Ne ſont rien que ieux & que fleurs.

Des douleurs qu’on ſouffre en aimant,
La peine de l’eſloignement
Se peut ſeule nommer extréme ;
On peut trouuer du reconfort
Aux autres iniures du Sort :
Mais ſe diuiſer de ſoy-meſme,
Et viure loin de ce qu’on aime
Il vaudroit autant eſtre mort.