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LA FOUTRIADE

Lui surtout, a gagné plus que la chaudepisse.
Oui, lorsqu’il s’abreuvait au fond d’un utérus,
L’imprudent s’enivrait d’un empesté virus.
Il en baignait sa langue, et sa langue puante
Boit maintenant le jus d’une tumeur rongeante :
Un chancre la dévore ?… Eh ! oui, voilà, cochon !
Le prix qu’a mérité celui qui lèche un con.

Et toi, toi Vimollet dont le doigt intrépide
A titillé vingt fois une vulve fétide,
Malheureux ! tu n’as point avec impunité
Éprouvé ce plaisir dans un con infecté :
Ton doigt s’est inondé d’une humeur virulente :
Un ulcère y nourrit sa tige dévorante…
Mais qu’entends-je ! quels cris répètent les échos ?
Onzepouce, c’est toi qui te plains de tes maux.
Hélas ! pauvre Onzepouce, une brûlante fièvre
Te mine et fait errer le trépas sur ta lèvre.
Ta verge est tout en sang, et pour comble d’horreur,
Tes couillons au quintuple ont doublé leur grosseur.
Tu marches. Tel jadis Denis porta sa tête,
Tu portes dans tes mains ces pendants de broquette ;
Et cet enfant qui prit sa culotte pour pot
Écarte moins que toi l’un et l’autre gigot.

Le peuple cependant étendu sur le sable,
Élève vers le ciel une voix lamentable.
C’est en vain. Tout est sourd aux cris de nos fouteurs.
Gervais[1] que n’es-tu là pour calmer leurs douleurs !

  1. Giraudeau de Saint-Gervais.