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TROIS PETITS POÈMES

Et, sous les murs de la maison papale,
On m’enleva la moitié de mon vit.
Ainsi, jadis les funestes Latines,
Sales beautés, infectes libertines,
Aux Africains, aux soldats d’Annibal,
Pour seul cadeau donnèrent le gros mal,
Dont il advint que le vainqueur de Rome
Fut hors d’état de combattre en grand homme.
Çà ! mes amis, puisqu’un grand général
N’en put sortir sans quelque condylome,
Sans noir virus, fuyez l’endroit fatal
Où la vérole autrefois prit sa source.
Napolitains, desséchez-moi la bourse ;
Mais, en m’offrant la douce volupté,
N’infectez pas ma robuste santé
De tous les maux que procure Cythère.
Vivent, ma foi ! la France, l’Angleterre
Et la Hollande ! Aux bagnaux, aux bordels,
Aux musicos, on peut foutre en tonnerre,
Sans y gagner les maux longs et cruels,
Tant redoutés des lubriques mortels,
Fatal fléau qui désole la terre !