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LA FOUTRIADE

Tes amis les fouteurs se jettent sur les gueuses
Qui toutes à ce choc s’élancent furieuses.
C’est alors que commence un combat destructeur
Qui saisit à la fois d’épouvante et d’horreur.

Vraiment Foussicoup rappelant son audace
Tape encore le dos de la pauvre bagasse.
Il recule ; il fléchit. Il sent couler son sang.
Le fer de Vitenmain s’est plongé dans son flanc.
C’est en vain qu’il s’irrite. Il chancelle ; il succombe,
Et deux coups de rasoir le jettent dans la tombe.
C’en est fait. Vitenmain arrachant ses couillons
Les lance avec fureur au nez des bataillons.
Vicourt, c’est à ton front que ce boulet se colle.
Ton visage est couvert du jus de la vérole.
Tu t’indignes. Ton bois va punir la putain !
Tu voles, et ton arme a blessé Vitenmain.
Tu redoubles d’ardeur. Tu la blesses encore,
Et deux fois de son sang le gazon se colore.
Elle veut se venger ; mais son rasoir trompé
Ne s’est point dans ton sang jusques alors trempé.
La colère l’emporte. Elle fond sur ta panse,
Elle l’atteint… Ton bras en tirera vengeance !
Comme ce sanglier que la balle a meurtri,
Tombe sur le chasseur en poussant un long cri,
Tu fonds sur la pendarde ; et tout pâle de rage,
Tu dépêches son âme au sinistre rivage.
Foussicoup est vengé. Pour venger Vitenmain
Blancon et Malfoutue osent lever la main.
Aux regards de Vicourt luit leur terrible lame.
Toutes deux l’ont frappé. Son courage s’enflamme.